Ya qu'à faut con et ya PUCA

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Inauguré hier soir après un copieux prologue et s'étendant jusqu'au 15 inclus, la première édition du congrès Woodrise dédié à la construction bois de moyenne et grande hauteur joue à guichets fermés et l'on ne voit pas ce qui pourrait maintenant ternir cette grande réussite de l'association AdivBois, mais aussi en pratique de l'équipe dirigeante actuelle de FCBA qui couronne son activité. Même pas cette nouvelle pantalonnade des pouvoirs publics, qui révèle aux yeux du monde les spécificités de la construction à la française.

Il faut bien rendre à César. A l'origine, il y a le plan de réindustrialisation de Montebourg, l'initiative portée par Franck Mathis pour que la filière bois figure parmi la trentaine de marchés d'avenir. Après de longues années d'attente des aides annoncées, la filière a obtenu une enveloppe conséquente de quelque 6 millions d'euros pour mettre en musique son grand projet de développement de tours en bois de moyenne et grande hauteur. Au passage, pour des raisons politiques, la dimension mobilier et aménagement s'est greffé sur le projet, chargeant un peu la mule mais d'une façon somme toute logique. Les pouvoirs publics n'avaient pas envie de débourser cette somme sans contrepartie, et la filière s'est organisée en créant AdivBois, un club transversal où ceux qui veulent vraiment oeuvrer pour le projet vont donner une bonne partie de leur temps mais aussi une part du chiffre d'affaires de leur société. Soit dit en passant, ce n'était pas rien à un moment critique de la filière bois-construction. 

Le protocole prévoyait que cette somme d'argent public octroyée donnerait également lieu à la tenue d'un colloque de restitution, AdivBois s'est tourné vers FCBA qui a sauté sur l'occasion pour parfaire son profil de services à la filière bois. Le problème était surtout de parvenir à restituer quelque chose là où pour l'instant il n'y a rien. FCBA a fait jouer ses relations internationales et parcouru les continents, mobilisant son homologue canadien FP Innovations, et aussi l'équivalent japonais. Cela débouchait sur l'idée de congrès mondial, qui devrait en principe voyager au Canada puis au Japon justement, pour revenir à Bordeaux ou ailleurs en France dans six ans. Dans six ans, on pourra aussi s'installer à l'Elysée, avec un peu de chance. Car si l'on laisse de côté la dernière farce du PUCA, ce qui est en train de sa passer va avec un peu de chance conduire à faire de la France une véritable vitrine de la construction bois de moyenne hauteur.

Les résultats présentés le 12 septembre des nombreux concours d'architectes ont de quoi faire rêver, avec l'aboutissement provisoire de pas moins de trois grands projets parisiens, en R+15, R+4, R+8, pour ne citer que la capitale, cet océan de béton. Car la région n'est pas de reste et pas seulement les petits Paris, les grandes métroples régionales, non, il y a Dijon, Angers, St Etienne, le Havre sur les rangs. Extraordinaire.

Alors on s'excuse de ne pas avoir bien compris la démarche du PUCA malgré toutes ces réunions publiques au pavillon de l'arsenal. On n'est d'ailleurs pas le seul. On croyait à tort que les sept concours d'architecture finalement lancés par AdivBois en liaison avec le PUCA, portant sur sept sites préalablement désignés, allaient identifier sept lauréats - un par site -, que le PUCA épaulerait ces équipes et surtout que l'argent public serait dûment employé pour faire en sorte que la réalisation de ces opérations pilotes puisse être exemplaire, notamment sur le plan technique.

On se retrouve avec un mauvais remake de Réinventer Paris, des équipes qui concourent sans rétribution, des lauréats qui sont enfait toujours en compétition sur à Angers et au Havre, ou pire des gratifications symboliques qui annoncent en fait des décisions finales en fonction des paramètres purement économiques. Quant à St Herblain, que penser d'un concours sans promoteur, sinon qu'en principe, et cela reste vrai, les équipes qui ont joué le jeu vont peut-être tirer profit de leurs efforts ailleurs.

Espérons que les architectes parfois dépités ne vont pas pour le coup tourner plus que jamais le dos au bois, dans ces conditions. Mais il faut temporiser. Le président du PUCA est M. Herrmann, présent à Bordeaux, à la tête de la communauté urbaine de Strasbourg. Son projet d'Ostwald était en lice dans le groupe PUCA mais comme deux autres sites de ce concours, le PUCA ne détermine pas de lauréat. Encourageant pour une communauté urbaine qui ferraille depuis des années en pionnier avec ses projets de l'îlot bois ou enssuie les plâtres pour employer une autre image inappropriée.

Il faut temporiser car finalement tout cela est une question de gestion des deniers publics. La filière bois n'avait qu'à se fixer d'autres ambitions, ou bien faire comme les Autrichiens qui la développent à bout de bras. Peut-être aussi que le regard critique du PUCA sur les projets présentés à du bon et que cela pourra stimuler des progrès. Bonne chance en tout cas à ceux qui voudront essayer d'expliquer tout ça à nos invités canadiens et japonais et surtout, quand on aura la chance d'aller les voir pour de nouvelles aventures de grande hauteur, il ne faudra pas s'offusquer de la complexité politique qu'on trouvera chez eux.

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